Entretien avec Marc JESUS, peintre Minorquin

Peux-tu te présenter, Marc, s’il te plaît ?

Je m’appelle Marc JESUS, je suis né en Juillet 1966 à Ibiza. Je suis fils de peintre et père de quatre enfants.

Artiste autodidacte depuis tout petit, je jouais déjà avec les papiers et les toiles dans le studio de mon père, Ramon JESUS.

Je pense être anarchique et singulier dans mon monde pictural, où j’essaie de transmettre ma manière particulière de voir et vivre la vie sur cette île magnifique, sur laquelle je réside depuis mes 14 ans.

Comment as-tu commencé à peindre ?

Depuis tout petit, je faisais déjà les décors du théâtre au collège, ensuite j’ai commencé à faire des affiches et des couvertures de magazines locaux.

J’ai étudié le dessin et la gravure, puis plus tard la joaillerie, et après avoir réalisé quelques pièces, je me suis lancé dans le monde de la peinture, auquel je me suis consacré pleinement par la suite.

À partir de là, j’ai réussi à obtenir une certaine reconnaissance dans ce domaine, et j’ai exposé mes œuvres dans la moitié du monde.

Comment s’organise ta journée d’artiste ?

En principe je me lève très tôt, et la plupart du temps, je pars à mon atelier sans savoir ce que je vais peindre. Je regarde les toiles, j’en prends une au hasard, je mets de la musique, et je laisse couler mon imagination.

Peux-tu nous raconter la naissance de tes fameuses filles bleues ?

C’est en créant des broches en argent sur lesquelles j’ai dessiné ces personnages en train de faire l’équilibre. Un commissaire d’exposition a vu ces esquisses et m’a proposé de faire une exposition.

Je me suis ainsi présenté à un concours de peinture, où j’ai gagné les deux premiers prix. Cela a été décisif pour abandonner le monde de la joaillerie et débuter ma première étape dans le monde de la peinture.

Comment s’est construit ton succès et quelles ont été les étapes les plus importantes ?

Je me suis présenté au prix Sant Antoni (concours artistique à Majorque), ensuite, j’ai exposé à Barcelone et l’année suivante à la fête d’Arco (foire internationale d’art contemporain à Madrid), où j’ai reçu une très bonne critique.

En 2016, Estrella Damm (célèbre marque de bière espagnole) a lancé une campagne publicitaire à Minorque avec des peintures et des dessins d’artistes locaux. Ils ont pris une œuvre de chaque artiste, mais quatre de moi. Ils ont ensuite utilisé mes œuvres pour leurs campagnes de publicité nationale et internationale, ainsi que pour les festivals de musique barcelonais Crilla et Sónar.

Quelles sont tes propres œuvres que tu préfères ?

Il y en a beaucoup, énormément, que je considère importantes (voir la galerie).

Y a-t-il eu des évolutions, plus ou moins récentes dans ta peinture ?

Bien sûr, mais aucune n’a été forcée. Elles apparaissent au fur et à mesure.

Qui sont tes artistes préférés ?

C’est une question difficile. J’admire tous les artistes qui ont un dialogue très personnel. Dans ce domaine, ce qui est difficile est de se faire remarquer, et être reconnu pour son style personnel et propre.

Quels sont tes projets ?

Tous ceux qu’on pourra me proposer et tous ceux qui se dresseront sur mon chemin. Sans peur, et en profitant toujours de mon travail.

Quand tu ne peins pas, qu’aimes tu faire ?

Je pars en bateau, ou je me promène en vélo ou à pied sur le Cami de Cavalls. Je profite de mes amis et de ma famille.

Les choses les plus simples sont les plus importantes. Ce sont ces moments que notre mémoire retient et qui laissent une saveur délicieuse.

Quelle est la maison de tes rêves et ton endroit préféré dans l’île ?

J’ai une maison ancienne merveilleuse dans le centre de Ciutadella, mais à Minorque, je serais divinement bien n’importe où, sauf peut-être dans un bloc d’appartements.

Où pouvons-nous te rencontrer à Minorque ?

J’ai mon atelier au marché de Ciutadella. En général, je prends mon petit-déjeuner au bar Ulises, j’aime aussi manger ou dîner à Cas Consol sur la Plaza Del Borne ou à S’Amarador sur le port. Mais à Minorque, n’importe quel endroit est un délice.

Si tu pouvais changer quelque chose à Minorque, ce serait quoi ?

Je parierais plus sur un tourisme de qualité.

Que penses-tu du développement de Minorque ces dernières années ?

Nous avons su maintenir l’île presque intacte et ceci est un grand privilège dont tout le monde se rend compte aujourd’hui.

Où pouvons-nous acheter tes œuvres ?

Dans plusieurs galeries d’art. À Minorque, chez Argos à Mahon et chez Vidrart à Ciutadella. Également à mon atelier, où j’ai parfois des œuvres disponibles, mais c’est surtout pour les commandes particulières.

Merci beaucoup Marc!