La culture talayotique est la civilisation qui s’est développée aux Baléares, et plus précisément à Majorque et à Minorque.
Les premières occupations humaines de Minorque datent de 5000 ans avant J.-C., mais l’île n’a été peuplée de manière permanente qu’à partir du troisième millénaire avant J.-C..
De nombreux vestiges (tombes, nécropoles, villages, sanctuaires), très bien conservés, datent de cette époque : les taulas (deux énormes pierres posées l’une sur l’autre, en forme de T), les talayots (tours de forme arrondie, vraisemblablement utilisées pour la surveillance), les navetas (mégalithes funéraires en forme de bateau renversé) …
On comptabilise environ 1.500 sites talayotiques sur toute l’île, soit environ deux par km2…
Ils sont bien sûr construits en utilisant les ressources naturelles de l’île et notamment ses pierres les plus volumineuses.
Il est à noter que la Minorque talayotique a fait l’objet en 2013 d’une demande d’inscription au patrimoine culturel de l’UNESCO, et le dossier est toujours en cours d’instruction.
Minorque est un musée à l’air libre, et les monuments ont été très bien préservés. La plupart d’entre eux sont accessibles librement et gratuitement.
C’est le cas de Trepucó.
Le site se situe entre les villes de Mahón et de Sant Lluís, Camino de Gracia, à 2 km de Mahón.
C’est un des plus grands villages talayotiques de Minorque, qui s’étend sur 50.000 m2.
Il est en forme d’étoile et était originellement entouré d’une muraille, qui a depuis disparu.
La structure primaire a été modifiée en 1781 par le Duc de Crillon, lors du combat des alliés Français et Espagnols contre les Anglais au château de San Felipe : le site ayant été reconverti en base militaire arrière, un mur a été construit autour de Trepucó.
Trepucó est constitué de plusieurs parties, les deux plus remarquables étant l’enceinte de la taula et le grand talayot.
On y trouve par ailleurs des vestiges de maisons post-talayotiques, mis à nus en 1930 lors de l’excavation d’une fameuse égyptologue anglaise, Margareth Murray.
La taula :
Même si le monument a été renforcé de manière plutôt disgracieuse, il constitue avec le grand talayot l’attraction de Trepucó.
Il date de l’époque post-talayotique (-550 à -123 avant J.-C.).
Le monument est censé représenter une table pour faire des offrandes à des supposés géants et à des divinités. On a en effet retrouvé au pied de la taula des cendres et des os d’animaux.
La pierre de soutien a des dimensions de 4,20 m de haut, 2,75 m de largeur et 40 cm d’épaisseur. Son poids est estimé à 12,6 tonnes.
La pierre supportée mesure 3,88 m de longueur , 1,75 m de largeur et 80 cm d’épaisseur. Son poids est estimé à 12,4 tonnes.
Les talayots :
On peut observer deux talayots à Trepucó.
Le plus gros (26 m de diamètre) se trouve au centre de la zone, et il est le mieux préservé. Il a été renforcé plus récemment par un mur afin d’éviter son effondrement.
Il est de base circulaire et de profil tronconique. On peut observer une porte sur le côté sud et une construction en demi-cercle au dessus du talayot.
Le plus petit (18 m de diamètre) est de forme irrégulière. Il comporte une porte orientée est, et on peut penser qu’il y avait à l’intérieur une chambre avec un escalier menant à la partie supérieure.
Les maisons :
Elles furent construites entre les quatrième et premier siècles avant J.-C..
Au niveau architectural, on distingue peu de choses, si ce n’est les patios et quelques pièces plus ou moins grandes. On peut supposer qu’une des maisons était utilisée pour la fabrication de céramiques et d’objets en plomb, car on y a découvert des restes d’argile et un lingot de plomb.
On dénombre une trentaine de sites majeurs. Parmi eux, on pourra visiter :
Naveta d’Es Tudons
Talatí de Dalt
Torre d’en Galmés
Necrópolis de Cala Morell
Necrópolis de Calas Coves
Poblado talayótico de Torralba d’en Salort
Si vous désirez plus d’informations, vous pouvez cliquer sur Minorque talayotique.